FLUX est un travail photographique composé de 9 séries : Autobahn, Mc'Adam, Distrib, La marche du pollueur, Les couleurs du métro, Sur les rails, Sociologie de l'espace, et Au fil du temps. Ce projet décrit d'abord un monde construit autour de l'automobile, des transports, des flux humains, de la surconsommation et de la pollution qu'ils génèrent.
Il se poursuit par une réflexion sur l'espace de vie propre à chacun — l'habitat — avant de s'achever sur ces instants suspendus, ces moments de déconnexion qui nous permettent de reprendre souffle, hors du flux.
Le monde dans lequel nous vivons s'est construit autour de l'automobile — et pour elle. Nous passons une grande partie de nos vies dans nos véhicules, devenus de véritables espaces de vie, des bulles mobiles dont nous ne pouvons plus nous passer au quotidien. La voiture est aujourd'hui bien plus qu'un moyen de transport : elle s'impose comme un marqueur social fort, affirmant notre statut, notre pouvoir, ou parfois notre refus du conformisme. J'ai donc choisi de photographier ce lien si particulier que nous entretenons avec nos automobiles. Au fil de ce travail, j'ai pris conscience de la nature cyclique de cette relation, rythmée par la circulation, les entretiens, les pleins d'essence, les courses, le travail… Ces répétitions m'ont immédiatement évoqué l'univers musical de Kraftwerk, et plus particulièrement leur album Autobahn. Dès que nous prenons place à bord d'un véhicule, nous pénétrons dans un monde parallèle. Tout y est pensé pour l'automobiliste : la forêt de panneaux, les publicités, les affichages lumineux…
Même notre environnement urbain et rural s'est modelé autour de lui : routes, parkings, centres-villes, zones commerciales, jusqu'aux accès aux forêts ou aux bords de mer.
Pourquoi cette couleur verte ? quand on regarde le pétrole, il y a des reflets verts. Je voulais également marqué le fait que l'on pollue très fortement notre environnement par l'automobile. Elle a envahi nos vies.
Il ne reste presque plus de place pour les marcheurs, ni pour les rêveurs. Tout est AUTOBAHN.
Peu de gens s'intéressent aux sols des villes et pourtant il y a une multitude de choses incroyables, des indications, des textures, des formes géométriques, des reflets, etc. Un monde d'une richesse impressionnante pour le photographe. Ce thème s'inscrit dans la suite logique d'AUTOBAHN !
Autre sujet témoignant de notre époque : la grande distribution, les centres commerciaux. Nous y allons tous, parfois même bizarrement pour nous y promener. Comme si nous avions besoin de foules, de contacts humains à outrance et de débordement d'objets, d'articles plus inutiles les uns que les autres, mais qui occupent nos esprits et aiguisent nos envies. Le symbole, pour moi, de cet univers est le caddie, caddie que nous avons besoin de remplir comme nous avons besoin de remplir nos vies de matérialité...là aussi, comme pour cacher une certaine misère, les couleurs utilisées sont vives, joyeuses et éclatantes. Ce thème prolonge notre lien intime avec la voiture, ce moyen devenu indispensable pour atteindre ces centres commerciaux, ces espaces de vie.
Cette profusion de biens, souvent présentée comme nécessaire à notre survie, nous conduit inévitablement au gaspillage et à la pollution. Il me semble donc essentiel d'adopter, plus que jamais, une attitude respectueuse envers notre environnement. Depuis mes premiers souvenirs, j'ai toujours été attentif à ces questions. Enfant, je ne jetais jamais un papier à terre, je ne crachais pas, je ne laissais aucun déchet derrière moi. Était-ce un enseignement, un exemple transmis ? Je ne saurais le dire. Cela me paraissait simplement naturel. D'autres, en revanche, semblent évoluer dans un monde inversé : plus ils jettent, plus ils salissent, plus ils paraissent en paix. La nature humaine est décidément étrange…
Quand nous quittons nos véhicules pour les transports en commun, nous restons plongés dans le même flot de sollicitations : affiches, publicités, messages — tout y est conçu pour capter notre attention et stimuler la consommation. Paradoxalement ce monde me fascine ! Il est intéressant de voir à quel point les hommes ont mis de la couleur dans le métro. Comme si c'était pour conjurer ce lieu sombre, souterrain, fermé et angoissant. C'est pour moi une vraie exploration psychologique, sociale et sociétale. J'ai toujours aimé le métro, depuis mon plus jeune âge, c'est un monde à part. La première fois que j'ai pris le métro c'était avec ma grand-mère, nous avions été au Musée de l'Homme, puis déjeuner à la mosquée de Paris, je devais avoir 8 ou 9 ans. Je ne me rappelle que du métro. J'ai toujours cette sensation de rentrer en apnée quand je m'engouffre dans une bouche de métro et quand je ressors de reprendre une grande respiration libératrice. Parisien plusieurs fois par semaine, je connais pourtant très mal Paris et chaque sortie de métro est pour moi un nouveau monde, il m'arrive de descendre à des stations sans rien à avoir y faire, juste pour découvrir des mondes différents.
Comme le métro, le train m'a toujours fasciné. Cette passion remonte à mes premiers voyages avec ma mère — j'avais à peine trois ou quatre ans. Les trajets de nuit entre Paris-Montparnasse et Brest étaient pour moi plus excitants que les vacances elles-mêmes. Je soulevais discrètement le store, juste de quelques centimètres, pour regarder défiler les gares dans la nuit, hypnotisé par leurs lumières éphémères. Le premier cadeau dont je me souvienne est un train électrique reçu un matin de Noël. Depuis, rien n'a vraiment changé : dès que j'en ai l'occasion, je vais voir passer les trains, et je monte à bord — peu importe la destination. J'envie chaque passager, chaque voyageur, surtout ceux qui ont la chance de s'installer dans les vieux trains Corail, ceux dont les couloirs m'étaient interdits quand j'étais enfant. Il en reste si peu aujourd'hui…
Réflexion sur l'espace de vie propre à chacun — l'habitat. Comment nous occupons et décorons l'espace que nous pouvons louer, acquérir souvent en le volant à la nature. Entre villes surpeuplées, zones abandonnées, pourrions nous imaginer un retour à l'équilibre et à la raison dans un monde sans automobiles ?
Nous sommes aliénés par nos écrans (téléphones, ordinateurs, TV, tablettes...). Ce FLUX d'informations, d'images s'ajoute à toutes les sollicitations du quotidien. Ils aspirent nos cerveaux, notre temps et notre existence.
Une nappe de restaurant, un rideau de salle à manger, il y a des moments où le temps s'arrête. Des instants suspendus, de déconnexion qui nous permettent de reprendre souffle, hors du flux.Il est important de les saisir, de les capturer...
HOMO est un projet photographique né en parallèle de FLUX. Si FLUX se veut froid, distant, presque analytique — une étude de la société dans laquelle nous vivons, filtrée par mon regard et ma relation à l'existence — HOMO, lui, cherche à se rapprocher de l'humain. Il explore les sentiments, les relations entre les individus et leur rapport au monde, offrant une photographie plus chaleureuse, plus attentive, parfois même empreinte de compassion. Ce travail se compose de huit séries : Paris en noir et blanc, Paris en couleurs, Les bords de mer, Berck-sur-Mer, Dogs and Us, 64 Cases, Les oubliés et Les vide-greniers.
Parisiens, touristes… la vie à Paris en monochrome.
Cette ville est grisant, tourbillonnante, presque addictive : j'y reviens sans cesse, comme attiré par une drogue dont il est difficile de se sevrer. Mais ceux qui y habitent sont-ils vraiment heureux ? Réellement connectés à la vie, à la terre, aux éléments ?
Ne ressemblons-nous pas plutôt à des hamsters, condamnés à tourner toujours plus vite dans des roues qui n'en finissent jamais ? Prisonniers du FLUX avons-nous oublié les livres de Jean Giono ?
Parisiens, touristes… la vie à Paris cette fois-ci en couleurs.
Le FLUX est-il plus beau en couleurs ?
J'aime observer les gens en vacances, leurs attitudes, leurs occupations, ces moments où ils sont enfin débarrassés des contraintes de la vie professionnelle, du FLUX, ces instants qu'ils attendent toute l'année et pour lesquels ils font beaucoup de sacrifices. Les plus riches embarquent sur des Yachts, mangent des plateaux de fruits de mer en terrasse, les autres se contentent de chouchous et de glaces à l'italienne en regardant voler les cerfs-volants. Mais que l'on soit riche ou pauvre, on profite tous du spectacle merveilleux que nous offre la mer, le sable et le vent...de cet éloignement du FLUX.
Simples promeneurs, sportifs, handicapés, accidentés du FLUX, pêcheurs, rêveurs, riches, pauvres, gros, minces, blancs, noirs, verts... Berck à parfois des airs d'hôpital, tout le monde s'y croise avec respect et parfois compassion. On s'y rappelle que nous sommes humains et que le FLUX nous broie chaque jour.
Tout le monde n'est pas Elliott Erwitt, en tous les cas pas moi, malheureusement. Mais cela ne m'empêche pas de photographier nos compagnons aboyeurs à 4 pattes et parfois même quelques miauleurs également. Ces animaux pourtant domestiqués nous rappellent à la vie, à la nature. Chacun d'entre eux nous rappellent que nous ne sommes ni des machines, ni des dieux mais de simples animaux.
J'ai pour passion les échecs, un monde composé de 64 cases. Je suis malheureusement très mauvais, je perds très souvent et à chaque partie je me fais la promesse d'arrêter. Comme les promesses d'ivrognes, jamais tenues, je rejoue quelques heures plus tard. J'aime autant jouer sur ordinateur, que toucher les pièces, regarder les joueurs (euses), regarder des vidéos, lire des livres...bref, j'aime ce monde, cet univers de 64 cases. Mais ce qui me fascine le plus, c'est la manière dont HOMO peut s'aliéner dans des passions qui, en réalité, ont peu d'importance. Ces photographies autour des échecs pourraient tout aussi bien illustrer la belote, la couture, la mécanique, la pêche ou la peinture…
Toutes ces activités qui permettent aux hommes de s'évader de leur condition, de leur quotidien, de ce FLUX incessant.
HOMO finit par disparaître comme il est venu. Nous disparaissons les uns après les autres, générations après générations. Seuls les cimetières se rappellent de nos noms et prénoms. La perpétué n'existant pas, nous finirons de toutes façons par être oubliés.
D'un grenier à l'autre ! les objets délaissés par les uns font le bonheur des autres. J'aime regarder, chiner des images, retrouver des objets que je voyais étant enfant. Les vides greniers c'est le grand rendez-vous de ma nostalgie et de ma mélancolie.
PARALLÈLE est un projet photographique centré sur la nature.
Elle apparaît aujourd'hui comme un monde parallèle à nos existences, un univers dont nous nous sommes progressivement déconnectés, ce que nous observons dans FLUX et HOMO. Il serait temps de retrouver cette sagesse et de réintégrer pleinement notre relation avec elle. Ce travail se compose de sept séries : Le peuple de l'herbe, Les plus lourds que l'air, L'automne, L'hiver, Le printemps, L'été et Forêts.
Macrophotographie ! pourquoi ce titre de film ? parce que j'ai eu la chance de rencontrer, travailler avec Jacques Perrin, notamment lorsqu'il travaille sur le peuple de l'herbe.
Ornithologie. Je les envie de voler au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, des montagnes, des bois, des nuages, des mers, par delà le soleil, par delà les éthers, par delà les confins des sphères étoilées (Charles Baudelaire)
J'ai décidé de photographier les 4 saisons, j'ai commencé par l'automne...il fallait bien commencer par une saison.
SÉRIE est une compilation de projets photographiques indépendants, sans lien thématique entre eux.
Série de photos sur les chevaux de la Baie de Somme, les Henson (animations, trans'Henson, simples photos...)
Meaux No Chrome, Meaux sans couleur, Meaux en noir et blanc.
Série de photos postées sur mon compte Instagram @monsieurnoiretblanc. Des photos au fil des jours, au fil du temps...mais en noir et blanc.
J'ai eu la chance d'être invité par Leica France (Store Beaumarchais à Paris) pour découvrir l'univers de Leica à Wetzlar (Allemagne). Voici quelques photos de ma visite.